• LA REFORME DES RYTHMES SCOLAIRES OU L'ART DE FAIRE L'INVERSE DE CE QUE L'ON VOUDRAIT

    Une petite réflexion personnelle sur la réforme des rythmes scolaires.
        
    L'idée de la réforme des rythmes scolaires est assez simple : avancer l'heure de la fin de l'école et reporter les heures non-travaillées au mercredi ou au samedi matin, et ce afin que le temps de travail des élèves soit réparti sur 4 jours et demi (et non plus sur 4).
    Les psychologues nous disent que c'est mieux pour l'équilibre de nos enfants.
        
    Depuis la parution du décret de Manuel Valls du mois de juin 2014, les écoles ont désormais le choix entre deux possibilités pour mettre en oeuvre cette réforme : soit finir la classe une heure plus tôt chaque jour (c'est à dire les lundis, mardis, jeudis et vendredis), soit supprimer une demi-journée de classe par semaine et la reporter au mercredi ou au samedi matin.
        
    Si nous n'étions pas dans une période de profonde crise économique, cette réforme passerait peut-être bien.
    En effet, les mamans ne seraient pas obligées de travailler pour compléter le salaire de leur mari (voire pour subvenir elles-mêmes aux besoins de leur famille) et elles pourraient venir chercher leurs enfants à l'école plus tôt.

        
    Le problème, aujourd'hui, c'est que les parents travaillent souvent tous les deux et que, très souvent également, ils ne vivent plus ensemble et doivent avoir un emploi chacun de leur côté. Ils ne sont donc plus toujours disponibles pour s'occuper de leurs enfants l'après-midi.
        
    A partir de là, les mairies doivent mettre en place des activités périscolaires afin d'occuper les enfants.
    Et bien que ces derniers n'aient pas obligation d'y participer, il est clair que la situation difficile dans laquelle se trouvent de très nombreuses familles aujourd'hui va les obliger à le faire. Et, de ce fait, les enfants vont rester plus longtemps à l'école (ce qui n'était pas du tout l'idée de départ).

         
    De très nombreux problèmes se posent également aux mairies :
    Les grandes mairies pourront se permettre d'embaucher des agents municipaux en plus, mais, déjà, celles qui sont plus modestes essayent de passer des "conventions" avec les animateurs périscolaires (elles payent les services à la prestation), ce qui obligent les animateurs à se déclarer comme auto-entrepreneurs pour ne pas être accusés de faire du travail dissimulé.
     
    D'autres petites mairies signent des contrats occasionnels ou saisonniers, voire des contrats aidés de type CAE dans lesquels sont ajoutées des heures de ménage ou de secrétariat... Bref, nos élus sont dans une situation extrêmement compliquée.
        
    Récemment, lors d'une réunion sur cette question, un maire de ma région a confié que dans la petite école de sa commune, 40 enfants allaient partir dans le privé à la rentrée 2014 pour échapper à la réforme des rythmes scolaires. 40 enfants ! Le privé, en effet, n'est pas tenu d'appliquer la réforme.
        
    En ces temps troublés où l'on a l'impression que tout va trop vite et que tout bouge dans tous les sens, nous sentons d'une manière particulière toute l'importance de l'enseignement privé dans notre pays, et notamment de son rôle de repère pour les jeunes et pour les familles.
    Espérons simplement que l'enseignement privé parviendra à jouer ce rôle de repère d'une manière encore plus forte au niveau spirituel, également, surtout en cette période où il y a un tel besoin de spiritualité chez les jeunes et où les aumôneries sont loin de faire le plein.