• Quelques histoires célèbres tirées de la vie des saints…
        
    Louis-Marie Grignion de Montfort rejeté au monastère de Fontevrault (d'après un extrait de "Louis-Marie Grignon de Montfort", d'Agnès Richomme)
    A cause de la jalousie de certains, Louis-Marie Grignon de Montfort est chassé du diocèse de Poitiers. Avec frère Mathurin, son fidèle disciple, il se rend en Bretagne, et, de passage à Fontevrault, il souhaite faire une halte dans un monastère où sa propre soeur est religieuse converse.
    La soeur portière ne le reconnaît pas. Il demande simplement "la charité pour l'amour de Dieu". Il ne veut pas dire son nom car, ditt-il : "Mon nom importe peu; ce n'est pas pour moi, mais pour l'amour de Dieu, que je vous demande la charité".
    Agacée, la Supérieure le renvoie sans rien lui donner.
    En récréation, les soeurs se racontent l'incident. A la description qu'on lui en fait, soeur Sylvie s'écrie : "Mais c'est mon frère !"
    Vite, on court après Louis-Marie et on lui fait des excuses, le priant de revenir au monastère. Mais il refuse tout net : "Madame l'Abbesse n'a pas voulu me faire la charité pour l'amour de Dieu; maintenant, elle me l'offre pour l'amour de moi. Je la remercie".
    Et il continue sa route sans vouloir rien entendre, faisant ainsi comprendre aux religieuses combien la vraie charité ne doit pas, comme le dit Saint Jacques, "faire de différence entre les personnes".
        
    Le curé d'Ars et l'évêque de Belley
    Le Saint Curé d'Ars rencontre un jour l'évêque de Belley. L'évêque lui demande : "Monsieur le curé, que faudrait-il faire pour que les prêtres soient de bons prêtres ?" Le Curé d'Ars lui répond la chose suivante : "Monseigneur, il faudrait simplement qu'ils restent toute leur vie séminaristes".
        
    Ste Bernadette Soubirous et les malades (extrait de "Bernadette de lourdes", d'Agnès Richomme)
    Vers la fin de sa vie, une Supérieure vint la voir un jour dans son lit.
    -Que faites-vous là, petite paresseuse ?
    -Ma chère Mère, je fais mon emploi.
    -Et lequel ?
    -Celui d'être malade.
    A ce moment, elle avait tout à fait compris ce qui fait la valeur d'une vie : c'est l'amour qu'on y met, et non ce qu'on y fait. Tous les malades, les infirmes, les allongés cloués sur un lit pendant de longs mois, des années même, trouveront en Bernadette une sainte toujours prête à les aider dans "leur emploi" qui est d'être malades. Comme elle, ils découvriront la réelle utilité de leur vie apparemment inactive. Par les grâces qu'elle leur obtiendra, ils mettront chaque jour plus d'amour à remplir cet emploi si précieux qui est le leur.


  • Un texte tout à fait extraordinaire du père André Daigneault, le responsable du foyer de charité de Sutton, au Canada (source : "Il est vivant" n° 234).

        

    La vraie sainteté, c'est d'accepter de devenir simplement soi-même, écrivait le célèbre moine américain Thomas Merton (Semences de Contemplation). Et d'accepter d'être simplement humain, avec ce que cela induit de finitude et de vulnérabilité.

    La toute-puissance fascine l'homme. Il cherche sans cesse à devenir le plus grand, le plus fort, le plus capable. Il veut être admiré (...).

    Déjà Adam a voulu sortir des limites de sa condition humaine en étant "comme Dieu". Jésus, le nouvel Adam, nous montre le vrai chemin. Il s'est fait homme et il accepte jusqu'au bout les limites et la pauvreté foncière de la nature humaine. Contemplons-le. Toute sa vie, il a refusé la toute-puissance, les titres, le pouvoir.

    La vraie sainteté n'est pas la perfection : le désir d'être parfait peut être entaché d'un secret orgueil, celui d'être reconnu et admiré. Certaines personnes parvenues à un haut degré d'ascétisme et à un comportement vertueux héroïque deviennent de véritables démons parce que tout en elles est orgueil !

    La fragilité, dit si bien Jean Vanier, est l'avenir de l'Eglise. Mais nous ne voulons pas paraître fragiles, montrer notre faiblesse et notre vulnérabilité. Nous aurions pourtant besoin de retrouver cette mystique de la faiblesse consentie qu'apporte à notre temps Jean Vanier et Henri Nouwen (l'auteur de Le retour de l'enfant prodigue, aux éditions Bellarmin).

    Jésus n'a pas dit : "Heureux vous qui vous occupez des pauvres" mais "Heureux vous les pauvres". C'est par notre humaine pauvreté que nous pourrons évangéliser.


  • Un extrait très intéressant du livre du père André Manaranche : "Premiers pas dans l'amour" (aux éditions Le Sarment / Fayard).

       
    Le franciscain saint Bonaventure, relayé par le jésuite Jérôme Nadal, prend plaisir à mettre le sentir spirituel en harmonie avec les trois vertus théologales, et j'aime beaucoup cela. A la foi, dit-il, correspondent l'ouïe (entendre Dieu parler) et la vue (contempler, réaliser). A l'espérance, l'odorat, car "nous courrons à l'odeur de tes parfums", Seigneur, et le baume que tu répands nous dit que tu es tout proche. A la charité, enfin, correspond le toucher (embrasser, baiser), mais aussi le goût, qui est le contentement de l'amour.


  • Dans la rubrique "Esprit Saint" de ce blog, nous avons vu que la Vierge nous avait dit des choses très intéressantes sur l'action de l'Esprit en nous (notamment en ce qui concerne le don de la joie, de la paix, de l'amour et du pardon). Dans un sermon adressé aux jeunes de la communauté du Cénacle peu de temps avant sa mort (en novembre 2000), le père Slavko Barbaric a parlé de la perte de la paix, ainsi que du lien qui existait entre la gratitude et la paix.
        
    Si vous voulez lire des extraits de ce sermon, cliquez ici >>


  • Dans "L'Evangile tel qu'il m'a été révélé" (tome 4, chapitre 119), on trouve un passage très instructif dans lequel Jésus explique à ses disciples comment les trois vertus théologales (la foi, l'espérance et la charité) s'articulent les unes par rapport aux autres : 
        
    La foi présuppose une espérance pleine de certitude. Comment croire arriver à Dieu si on n'espère pas en sa Bonté ? Comment trouver un appui dans la vie si on n'espère pas en une éternité ? Comment pouvoir persévérer dans la justice si on n'est pas animé par l'espérance que chacune de nos bonnes actions est vue par Dieu et pour en recevoir de Lui une récompense ? De la même manière, comment faire vivre la Charité s'il n'y a pas en nous l'espérance ? L'espérance précède la Charité et la prépare. Car un homme a besoin d'espérer pour pouvoir aimer. Les désespérés n'aiment plus. Voilà l'échelle faite de barreaux et de montants : la Foi c'est le barreau, l'Espérance les montants; en haut c'est la Charité vers laquelle on monte moyennant les deux autres. L'homme espère pour croire, il croit pour aimer.