• ENTREE AU LYCEE : LISONS LES POETES HUMANISTES DE LA RENAISSANCE AVEC DU RECUL !

    Quand on est au lycée, on étudie habituellement les poètes humanistes de la Renaissance, en classe de français. Du Bellay, Ronsard, Louise Labé… et beaucoup d'autres en font partie. Personnellement, je ne suis jamais parvenu à rentrer dans les textes de ces auteurs. J'irais même jusqu'à dire qu'ils déclenchaient en moi - et même encore un peu aujourd'hui - un double malaise : un malaise culturel et un malaise spirituel.
        
    Le malaise culturel venait surtout de ce que les écrits des humanistes étaient truffés de références à des muses et à des divinités grecques et romaines dont je n'avais jamais entendu parler et qui, de ce fait, ne signifiaient absolument rien pour moi : Apollon (Dieu de la poésie), Calliope (Muse de la poésie épique), Dionysos (Dieu du vin et des récoltes), Euterpe (Muse de la poésie lyrique), Hécate (Déesse de la magie et des fantômes), Poséidon (Dieu de la mer), Zeus (chef des Dieux de l'Olympe)…
    Si, à l'époque, vous m'aviez demandé de comprendre une histoire qui aurait mis en scène des divinités de l'Hindouisme (sachant que chacune d'entre elles possède une histoire et des particularités propres), l'affaire aurait été tout aussi compliquée !
        
    Le malaise spirituel, quant à lui, venait de ce que les auteurs humanistes ne se contentaient pas de citer ces muses et ces divinités, mais qu'en plus de cela, ils semblaient entretenir avec elles des liens "de type religieux" extrêmement forts. Cela apparaît de manière assez nette dans cet extrait de "Odes", un célèbre poème de Ronsard : Adieu, vieille forêt, le jouet de Zéphyre, Où premier j'accordais les langues de ma lyre, Où premier j'entendis les flèches résonner D'Apollon, qui me vint tout le cœur étonner; Où premier, admirant la belle Calliope, Je devins amoureux de sa neuvaine trope, Quand sa main sur le front cent roses me jeta, Et de son lait Euterpe m'allaita.
        
    Le problème que me posait ce genre de vers, voyez-vous, c'est que je me demandais comment il était possible que quelqu'un puisse affirmer qu'il avait été "allaité par Euterpe". Oui, comment pouvait-il entretenir un lien affectif avec un personnage dont personne ne m'avait enseigné l'existence. Etant de culture chrétienne, en effet, seul Dieu était en mesure d'abreuver et d'inspirer l'homme, pour moi, et je ne comprenais pas que l'on puisse attribuer cette faculté à une "muse" ou à une "divinité" dont le nom m'était complètement étranger. Mais quel était donc ce "monde surnaturel" étrange dans lequel on voulait me faire pénétrer ?
        
    Certains d'entre vous penseront certainement que tout cela n'est pas très grave. En fait, je pense que, parfois, cela peut l'être, justement. En effet, dans le cas où un élève n'a pas de base religieuse, qu'il est en recherche au niveau spirituel, et que l'éducation nationale (institution importante et reconnue par tous) lui enseigne la mythologie gréco-romaine à travers de grands auteurs de l'histoire de la littérature française… et bien, dans ce cas-là, un élève peut tout à fait se mettre à croire progressivement en l'existence réelle des muses et des divinités auxquelles les auteurs en question font référence. Cela est certain. J'avais d'ailleurs moi-même un ami dont c'était le cas. Un jour où je lui avais fait part de mes difficultés à comprendre les poètes humanistes, il m'avait dit (et ceci de manière tout à fait sérieuse) : "Moi, tu vois, je n'ai aucun problème. Je crois aux Dieux de l'Olympe".
        
    A partir de là, je pense qu'il est absolument indispensable d'apprendre à faire la part des choses, face à ce genre de littérature, et de ne pas hésiter à rappeler souvent (que ce soit à nos enfants ou à nos camarades de classe, si nous sommes encore au lycée) que les divinités gréco-romaines sont des inventions humaines. Ainsi, on évitera à beaucoup de personnes de tomber dans l'idolâtrie. Le risque, en effet, existe bel et bien.
        
    Certes, l'humanisme de la Renaissance n'est pas un mal en soi. L'Eglise catholique ne l'a jamais condamné, et ceci même s'il est vrai qu'il a donné lieu à des querelles très vives entre les jésuites (qui voulaient simplement "évangéliser" ce courant de pensée) et les jansénistes (qui, pour leur part, étaient beaucoup plus distants). Toutefois, il est important de rester lucide et de savoir discerner le vrai du faux. L'humanisme est né à une époque où les hommes - las des problèmes du moyen-âge et de "l'emprise" de l'Eglise sur la société de l'époque - ont voulu chercher ailleurs leur bonheur. Sans réellement se séparer de Rome, ils ont tout de même commencé à puiser leur inspiration à d'autres sources, à se tourner vers d'autres "Dieux", à se donner d'autres références, à revenir à un héritage antérieur à l'Evangile (et, à leurs yeux, plus "solide"), et, ce-faisant, ils ont peu à peu introduit l'idée que le chemin de la vérité ne passait pas forcément par le christianisme. Des historiens affirment même qu'ils ont, d'une certaine manière, alimenté la Réforme protestante du XVIe siècle.
        
    Alors, prenons bien garde de ne pas nous laisser entraîner sur des chemins qui ne sont pas les bons. Les humanistes de la Renaissance ont sûrement beaucoup de choses à nous dire au niveau du fond, c'est sûr, et, en ce sens, c'est un bien de les écouter. Mais il faut être très prudent au niveau de la forme, car les muses et les divinités auxquelles ils se réfèrent n'existent… que dans leur imagination !
        
    Alors, pour terminer ce message, peut-être pourrions-nous prier pour qu'un temps arrive où de très nombreux poètes auront à cœur d'aller puiser leur inspiration dans la Bible, et où ils remettrons au cœur de leurs vers de grandes figures comme : Noé, Abraham, Jacob, Moïse, Josué, Samson, Elie, Job, Jean-Baptiste, Jésus, la Vierge Marie, Pierre et Paul, Etienne… et tous les saints du ciel ! Cela ferait tellement de bien à la société déchristianisée dans laquelle nous vivons !!
    >Je vous salue Marie