• L'AMOUR DE LA CROIX : UN EXCELLENT REMPART CONTRE SATAN !

    Dans l'Eglise, il arrive souvent que nous soyons blessés par des choses que nous voyons ou que nous entendons : un baptisé dit avec assurance et avec une certaine moquerie qu'il ne croit pas aux apparitions de la Vierge Marie, un autre est pour que l'on remplace certaines messes dominicales par d'autres formes de célébrations, un autre encore ignore volontairement une directive importante donnée par le Pape...

    Oui, il arrive souvent que nous soyions blessés et que nous ayions de "bonnes raisons" (si je puis dire) d'être mécontents et de faire monter vers Dieu nos plaintes.

       

    Le danger, dans ces moments-là, c'est que nous nous laissions envahir par la colère et que nous refusions de considérer notre problème comme une croix que Jésus nous tend. Le grand risque, en d'autres termes, c'est de cesser d'être doux et plein de miséricorde, d'oublier que la personne qui nous blesse est d'abord et avant tout un enfant de Dieu qu'il faut aimer, et de ne laisser grandir que la colère.

        

    En vérité, la personne que nous critiquons n'a pas seulement des défauts. Elle a aussi des qualités (comme nous-mêmes, et comme tout le monde). Mais, sous l'emprise de la colère et de la révolte, on devient aveugle. Progressivement, on ne voit en l'autre que le visage de satan, un peu comme s'il était manipulé par le mal et qu'il cherchait à détourner les autres du bon chemin. Et, petit à petit (parfois sans que nous nous en rendions compte), l'autre peut nous apparaître comme un menteur, un tricheur, un "magouilleur"...

       

    C'est ainsi que l'on rencontre parfois des gens qui se figurent que tel ou tel prêtre qui n'est pas encore tout à fait au point au niveau théologique (mais qui peut dire qu'il l'est vraiment ?) fait partie de la franc-maçonnerie (alors que ses lacunes viennent simplement du fait qu'il n'a pas bénéficié d'une formation de bonne qualité). C'est ainsi que certains s'imaginent également que tel laïc qui parle mal du mariage trompe sa femme (alors qu'il n'en est rien), ou bien que telle chrétien qui ne prie jamais a réussi professionnellement en trichant (alors que c'est totalement faux).

       

    Avoir de la colère contre l'autre, c'est toujours prendre le risque de le diaboliser, et, à plus ou moins long terme, de voir en lui un menteur.

    Il faut faire très attention à cela car nous risquons alors de faire de terribles erreurs de jugement qui peuvent (si nous n'en revenons pas) nous conduire à des états de type "schizophrène". Et là, patatrac, nous risquons de nous faire beaucoup de mal à nous-mêmes !

         

    Alors, aimons-nous les uns les autres, et, surtout, aimons nos prêtres. Si nous savions la souffrance que peut ressentir un prêtre quand il sent qu'il n'est pas aimé - mais uniquement critiqué (même si c'est à juste titre) - par ses paroissiens !! C'est quelque chose de terrible !! Le prêtre ressemble alors au Christ qui, mourant sur la Croix, disait : "J'ai soif !" ("J'ai soif d'amour").

       

    Bien sûr, Jésus peut nous pardonner tous nos manquements d'amour. La douceur qui se dégage du Saint Sacrement est si intense qu'elle peut guérir toutes nos colères et les blessures qu'elles nous ont causées, même si cela doit parfois prendre du temps.

    Mais, comme nous dit un proverbe bien connu : mieux vaut prévenir que guérir. Et le meilleur moyen de prévenir la colère et les erreurs de jugement, quand nous sommes blessés par quelqu'un, c'est de prendre la Croix que Dieu nous tend et de la porter avec patience et avec amour. Exactement comme Jésus l'a fait.
        
    Jésus, aide-nous à nous supporter avec patience, les uns les autres. Et fais que nous voyions en chaque homme un frère à aimer.